Histoire du problème de Molyneux (Huitième mémoire)1
[115] … Il serait donc fort à souhaiter que les observations authentiques et faites par des yeux philosophes, fussent en plus grand nombre. On pourrait alors les comparer, et trouver vraisemblablement dans les unes ce qui manquerait aux autres. Cheselden a le premier allumé ce flambeau; en deux pages d’observations presque dues au hasard, il nous éclaire sur des choses que dans de gros volumes, on n’avait fait qu’embrouiller. Que n’y aurait-il pas à espérer d’une suite d’expériences semblables, dirigées tout exprès vers ce but, et pour lesquelles on prendrait d’avance toutes ses mesures.
M. l’Abbé de Condillac m’a prévenu dans ce souhait. Il examine comment il faudrait s’y prendre pour tirer le meilleur parti possible de ces sortes d’expériences, comment il faudrait préparer l’aveugle, avant de lui donner la vue, les choses dont il faudrait l’instruire et celles qu’on devrait lui laisser ignorer, enfin la manière de l’interroger et de l’observer.
Il voudrait qu’avant de lever le premier appareil, on l’enfermât dans une loge de glace. Ce serait assurément le moyen de déterminer l’influence du Toucher sur la Vue. Car si cet homme ne voit pas au-delà de sa loge, si les objets du dehors ne sont pour lui que du verre coloré, on en sent les conséquences, sans que j’aie besoin de les énoncer. Mais cette expérience, maniée avec adresse, nous apprendrait encore bien des choses, dont nous ne nous doutons pas, et des lumières sur une infinité d’objets sur lesquels nous déraisonnons à perte de vue, sortiraient avec notre aveugle du sein des ténèbres.
Le mal est que ces occasions sont rares. Il faut les attendre du hasard. Tous les sujets n’y sont pas également propres, le temps manque pour les préparer, les circonstances s’y opposent.
[116] Si les occasions sont rares, les vrais observateurs ne le sont pas moins et il sera difficile de les avoir là à point nommé. Les philosophes sont trop indolents, trop peu curieux pour rechercher les moyens de s’instruire; ils aiment mieux argumenter que voir. Pour le grand nombre la Philosophie est un métier plutôt qu’une science. Au lieu de consulter la Nature on nous rebat les oreilles de mots obscurs, de systèmes usés, de démonstrations banales. Tel étant le cours des choses, ne soyons pas surpris que depuis Cheselden, c’est-à-dire depuis plus de 40 ans, nous n’ayons aucune expérience nouvelle sur un sujet si important.
Enfin, il reste un inconvénient à l’expérience même de Cheselden comme à toutes celles que l’on peut faire sur des aveugles-nés opérés de la cataracte. C’est que la cataracte ne produit guère une cécité totale, et que la cécité totale ne se guérit point. De là ces aveugles, ayant déjà combiné, quoi qu’imparfaitement, avec l’étendue tangible la faible lumière dont ils jouissaient, ne sauraient plus, en ouvrant les yeux, avoir les perceptions visuelles pures et sans alliage. Les couleurs et la lumière qu’ils voient sont déjà hors d’eux, et répandues dans l’espace, ou du moins elles sont hors de leurs yeux. De sorte qu’ils ne seraient plus propres à nous satisfaire sur l’article de l’étendue purement visible, ni sur ceux qui y tiennent, ni peut-être sur d’autres articles que jusqu’ici nous ne prévoyons pas.
Quel serait le remède à tous ces inconvénients, le moyen sûr d’avoir des sujets préparés de longue main, et façonnés à loisir, qui remplissent toutes les conditions requises pour faire nos expériences avec succès? Laissons ici un libre cours à notre imagination.
Pour éclaircir la question sur l’origine du langage, et sur celle des différents idiômes que nous parlons, on a souvent proposé d’élever ensemble, dès le bas âge, deux ou trois enfants séparés de tout commerce avec les autres hommes, et dans des lieux où aucun son de voix humaine ne frappât leurs oreilles, afin de voir s’ils parviendraient à se faire une langue, et quelle serait cette langue.
Ce que j’imagine est peut-être aussi hardi. Mais en Philosophie il faut tout examiner, tout combiner, faire toutes les suppositions et ne s’effrayer de rien.
Ce projet serait de prendre les enfants au berceau, et de les élever dans de profondes ténèbres jusqu’à l’âge de la raison. Supposé qu’on en eût un nombre suffisant, il n’est rien qu’il ne fût possible d’exécuter. Les uns on les abandonnerait à la simple nature; on donnerait à d’autres plus ou moins d’éducation, à quelques-uns même l’éducation la plus excellente que leur état permettrait. On leur apprendrait à lire en relief; on leur enseignerait les Sciences, la Physique, [117] la Philosophie, la Géométrie, et l’Optique surtout. Les uns, on les élèverait isolés, on formerait des sociétés entre les autres, et à un certain âge on choisirait les meilleures tètes pour en composer des sociétés savantes. Il serait tout à fait réjouissant de les entendre disputer sur la nature et les propriétés de la Lumière: cela ne ressemblerait pas mal à certaines disputes de certains docteurs, sur certains sujets où ils y voient à peu près aussi clair, et à qui on pourrait dire: quid rides? fabula de te narratur.
En un mot, comme leur esprit serait, pour ainsi dire, entre nos mains, que nous pourrions le pétrir comme une cire molle et y développer les connaissances dans telle succession qui nous plairait, on serait à portée de prendre toutes les précautions, et de varier les expériences de toutes les façons imaginables.
Etant au fait des idées qu’ils auraient acquises dans cet état, et de l’ordre dans lequel ils les ont acquises, il serait d’autant plus aisé de les interroger au temps où nous ferions tomber le voile de devant leurs yeux, et de tourner les interrogations de manière à tirer le plus grand fruit de leurs réponses comparées les unes avec les autres. Quelle lumière n’en pourrait-on pas attendre? Elle irait assurément au-delà de tout ce que nous nous figurons, et se porterait sur quantité d’objets que nous n’avions pas eu directement en vue.
Je prévois ici deux sortes de difficultés, les unes physiques, les autres morales.
D’abord, on pourrait craindre que ces enfants ne perdissent entièrement l’usage de la vue, et ne devinssent sérieusement aveugles. Si cela était, il faudrait sans doute renoncer à cette entreprise, et par un sentiment de justice, et parce que ce serait perdre inutilement son temps et sa peine. Je ne vois point, à la vérité, pourquoi nous aurions à appréhender des suites si funestes, et je ne sache aucun fait qui le prouve. Cependant je laisserai discuter cette question, qui n’est pas de mon ressort, à ceux qui font de la connaissance du corps humain l’objet particulier de leur étude. Si cette cécité se réduisait à une simple cataracte, nos expériences auraient encore lieu, quoiqu’il fût peut-être inhumain de les tenter. Mais est-il donc démontré que le cristallin se ternisse dans les ténèbres? et le verre gardé, pendant plusieurs années, en un lieu où le jour ne pénètre pas, perd-il sa transparence au point de ne plus la retrouver?
Une autre objection, diamétralement opposée à la précédente, me parait mieux fondée. On dira que la lumière est partout, et qu’il n’est point de ténèbres si épaisses où elle ne puisse éclairer l’oeil, lorsqu’il s’y sera accoutumé. La prunelle se dilate dans l’obscurité, et se saisit des moindres lueurs. C’est ainsi que le chat et la [118] chouette, pendant la nuit, et probablement la taupe, dans ses demeures souterraines, discernent les objets. Des prisonniers, enfermés dans les cachots les plus noirs, ont entrevu une fois une faible lumière au bout de quelques semaines, de jour en jour leur vue s’est fortifiée; et à la longue ils ont aperçu jusqu’aux rats qui venaient ramasser leurs miettes.
Il est vrai que ces prisonniers ayant joui de la vue avant d’être plongés dans les ténèbres, on pourrait douter qu’il en fut de même d’un enfant qui n’aurait jamais exercé l’organe visuel, qui en ignorerait l’usage, qui ne saurait le mouvoir, et dans des lieux où une petite portion de lumière ne suffirait pas pour irriter les fibres au point de lui ouvrir la prunelle. Mais quand cela serait; les ressources ne nous manqueraient point. On se servirait d’un bandeau dont la construction la plus avantageuse serait réglée par des experts. J’abandonnerais de même à des physiciens et à des médecins habiles ce qui concerne la salubrité de l’air, et en général la santé de nos jeunes élevés.
On objectera enfin, et c’est l’objection la plus grave, que personne ne voudra sacrifier ses enfants à des expériences de Métaphysique, qu’il serait injuste de l’exiger, et que ce serait un acte de cruauté envers ces enfants.
Je réponds que mon projet s’adresse aux philosophes embrasés de l’amour de la Science, qui savent qu’on ne va au grand qu’en foulant aux pieds les préjugés populaires. D’ailleurs l’exécution de ce projet n’est pas sans doute mon affaire ni celle d’un particulier, mais celle d’un souverain ou d’un magistrat revêtu de l’autorité publique. Je demanderais pourtant à la plupart de ces tendres mères que ma proposition ferait frisonner, et qui seraient inconsolables de laisser leurs enfants aveugles jusqu’à un certain âge: comment employez-vous à leur égard un temps aussi précieux? Hélas à leur aveugler l’esprit, et à leur gâter le coeur!
Mais, sans parler des ressources que nous offriraient ces maisons où l’on recueille les enfants trouvés, lesquels n’appartenant à personne, devraient appartenir au bien public, promenez vos regard dans les rues d’une grande ville. Voyez tous ces objets de dégout et de pitié, ces enfants maléficiés, estropiés, et souvent même rendus aveugles sans retour par des monstres qui se disent leurs parents. Où serait le mal d’arracher ces tendres victimes à leurs bourreaux pour les faire servir à nos expériences et pour les mettre en état de devenir un jour des citoyens utiles, peut-être même des citoyens illustres?
Car je suis si éloigné de croire que l’on perdit à être élevé comme je propose, que tout au contraire je connais peu d’éducations que je préférasse à celle-ci.
[119] Si nos sens, au lieu de se déployer tous à la fois, s’étaient développés successivement chacun à son tour, il est probable que nous en eussions tiré de bien plus grands services. Ils se nuisent par leur action simultanée, et l’un ne se perfectionne qu’aux dépens de l’autre. Aucun même ne parvient au degré de perfection dont il serait susceptible, parce que l’âme, n’ayant qu’une force limitée, est trop partagée, trop distraite au milieu de cette multitude de sensations, qui l’assaillent de toute part. Si elle pouvait se donner toute entière à chaque sens en particulier, et ne le combiner avec les autres qu’après avoir porté au plus haut degré de clarté les impressions et les idées qu’il lui fournit, et après en avoir pris une trempe si forte qu’elle résistât à toute atteinte: si, dis-je, cela se pouvait; quelle justesse, quel ordre dans nos pensées et dans nos actions, quelle force d’esprit et de caractère n’en résulterait-il point! Quels hommes nous serions!
Ne nous y trompons pas. Tout dépend de ces premières séries d’impressions sensibles, et le secret de l’éducation ne roule que sur cela. Ce sont les éléments de notre raison et toutes nos connaissances. A cela tiennent notre tour d’esprit, nos moeurs, nos penchants, notre conduite; et en grande partie notre destinée dans le monde. Un tel n’est toute sa vie, qu’un esprit faux, un esprit louche, un brouillon, un caractère faible, parce que ces premières impressions se sont mal arrangées dans son cerveau. Si la supposition que nous venons de faire pouvait se réaliser, nous serions des êtres aussi parfaits que notre nature le comporte.
Un si grand bonheur n’est pas, sans doute, réservé à l’homme. Cependant, ou je me trompe fort, ou l’on obtiendrait une partie de ces avantages dans notre Séminaire d’aveugles artificiels.
D’abord, celui de nos sens qui nous est le plus nécessaire et qui est le principal instrument de nos connaissances, pourrait y être cultivé comme nous le désirons, ou peu s’en faut. Débarrassé de la vue, qui lui cause le plus de distractions, et livré à lui-même, le Toucher acquerrait en eux la finesse la plus exquise. Leurs mains adroites deviendraient capables de manier les objets les plus minces, et d’en distinguer les nuances les plus subtiles; leurs doigts seraient des espèces de microscopes. Quelle école pour former des mécaniciens, des sculpteurs, des artistes en tout genre! Mais j’y vois encore se former des physiciens, des naturalistes, des géomètres du premier ordre, et surtout des philosophes exempts de mille préjugés que nous suçons dès notre enfance, que l’éducation ne fait qu’enraciner au lieu de les détruire, que dans la suite nous avons tant de peine à vaincre, que malgré nos efforts nous ne surmontons jamais entièrement, et que la plupart des hommes emportent au tombeau.
[120] Là, dans l’ombre et le silence, on étudierait la Nature, on s’étudierait soi-même: on apprendrait à discerner exactement les objets de chaque sens, et l’on serait tout préparé à recevoir celui de la Vue, sans transmettre avec lui les faux jugements, et les erreurs qu’entraîne en nous la confusion habituelle avec le Toucher. L’âme circonscrite dans une sphère plus étroite, y exercerait ses facultés avec une vigueur redoublée. Enfin les Sages à qui la surveillance de cet établissement serait confiée, auraient le loisir et la commodité de présenter les objets, et de faire naître les idées dans l’ordre le plus naturel, ou le plus conforme à leur but, et de proportionner leurs leçons aux différentes capacités de leurs élèves. Ce qui adoucirait leurs peines, c’est que certainement dans l’emploi auquel ils se seraient voués, il y aurait pour le moins autant à profiter pour eux que pour leurs disciples.
Je crois avoir prouvé qu’il y aurait infiniment plus à gagner qu’à perdre pour des enfants qui seraient élevés ainsi. Au fond, que perdraient-ils? Un bien dont ils n’ont nulle idée, et par conséquent nul désir. On a toujours vu les aveugles-nés fort indifférents là-dessus: ils ne comprennent point quel avantage leur viendrait de ce nouveau sens. Saunderson avait du mépris pour la plupart des hommes qui en jouissent; il les trouvait des esprits matériels, contre lesquels il n’aurait pas voulu s’échanger.
Mais quand ce serait une perte réelle d’être privé de la Vue pendant quelques temps; ne sera-t-elle pas richement compensée? N’est-ce donc rien que ce plaisir ineffable que vous leur ménagez de loin? De quel torrent de délices vont-ils être inondés, quels seront leurs transports, lorsqu’on les fera passer de la nuit au jour, des ténèbres à la lumière, lorsqu’un nouvel univers, un monde tout brillant éclora pour eux comme du sein de Chaos! Y a-t-il rien de comparable à un pareil instant? Et une vie passée dans l’ivresse du plaisir en offre-t-elle seulement une faible image? Car enfin presque tous nos plaisirs ne sont que des répétitions. Cette nouveauté même qui a tant de charmes pour nous, se réduit à divers agencements des choses que nous connaissons déjà; c’est la même pâte, retournée en différentes façons. Au lieu que voici des choses vraiment nouvelles, d’une nouveauté absolue, nouvelles pour le fond et pour la forme, dont nous n’avions ni pressentiment ni idée, et qui ne se lient à rien de ce qui nous était connu.
Les merveilles de la nature sont perdues pour la plupart des hommes. Familiarisés avec elles par des gradations insensibles, avant d’être en état de réfléchir, loin de les juger dignes de leur recherche, ils vivent et meurent sans y faire attention. Elles feraient une toute autre sensation sur ceux-mêmes qui connaissent le prix de ces recherches, si elles se présentaient à eux pour la première fois [121] dans l’âge de la raison. Quelle surprise agréable ne leur causeraient-elles pas? Quels mouvements de curiosité n’exciteraient-elles pas dans leur âme?
Or tous ces plaisirs nous les préparons à nos aveugles, et nous les arrachons, pour ainsi dire, à la Nature pour les leur offrir. Il est vrai qu’elle maintiendra ses droits, en ne leur permettant que par degrés la pleine jouissance de la lumière, et de l’univers qui en est éclairé. Mais cela même aiguillonnera leur désir de connaître, et chaque pas qu’ils feront, sera marqué par des découvertes.
Je me les figure immobiles d’étonnement à la première impression de la lumière, de cet être magnifique que jusqu’alors un voile dérobait à leurs regards, et au jeu varié des couleurs dont il est la source intarissable. Revenus de leur surprise combien de fois n’y retomberont-ils pas, lorsque commençant à se mouvoir, à mesure que la Vue se joindra au Toucher, ils verront cette lumière et ces couleurs se projeter dans l’espace, illuminer, peindre, décorer la terre et le firmament, lorsque peu à peu ils sentiront sortir d’eux-mêmes et comme se créer devant leurs yeux, la verdure des champs, l’émail des prairies, le riant empire de Flore, et dans le lointain des bois, des montagnes dont les faibles teintes bornent leur vue, et terminent l’horizon. En levant les yeux, ils aperçoivent étendue sur eux comme un pavillon superbe cette voûte d’azur où brille dans toute sa splendeur l’astre auquel ils doivent ce nouveau jour qui les éclaire. De là, dans une belle nuit, bien différente de la nuit dont ils viennent de sortir, la lune et les étoiles répandront sur eux leur douce et vivante clarté. Que de scènes mobiles, que de formes enchanteresses se succèderont sur ce beau théâtre, et seront pour eux, comme pour l’aveugle de Cheselden transporté sur les collines d’Epsom, autant de nouvelles façons de voir, autant de nouveaux sujets d’extase!
Mais enfin aux attraits des beautés naturelles se joindront les attraits de la Science. Que de découvertes à faire sur ce nouveau sens, sur son association avec les autres, et principalement avec le Toucher! Quelle carrière pour la Géométrie, pour l’Optique, pour l’Histoire Naturelle, pour la Philosophie! Chacune de ces Sciences, dans cette nouvelle sphère, étalera de nouveaux charmes à ceux d’entre eux qui y auront été initiés. Comme je l’ai remarqué plus haut, on pourra diriger la marche de leur esprit, faire germer leurs idées et les développer de cent manières différentes, en variant les objets et les sensations. On aura à son choix les points de vue où l’on voudra les placer, et l’ordre dans lequel on voudra les amener. On leur suggérera les combinaisons qu’on veut leur voir essayer: on assistera, pour ainsi dire, à la production de leurs idées. Par là on leur fera éclaircir les matières les plus difficiles, résoudre les questions les plus épineuses. Ils découvriront pour nous en découvrant pour eux-mêmes [122]: et il se trouvera que dans ces lieux ténébreux il s’est formé une excellente Académie de philosophes.
Croyez-vous à présent qu’ils vous sachent mauvais gré de les avoir privés de soin? Je pense qu’au contraire, ils ne seront pas plutôt en état de sentir ce que vous avez fait pour eux, qu’ils vous en remercieront avec des larmes de joie, et qu’en se comparant avec les autres hommes, ils se féliciteront toute leur vie, de l’éducation que vous leur avez donnée. Si j’en avais reçu une pareille, je ne m’en croirais que plus digne d’être ici: le Mémoire que je viens de vous lire eût été infiniment plus court, et infiniment meilleur.
Notes
1. Extrait du VIIIe Mémoire, prononcé en assemblée publique de l’Académie de Berlin, le 4 juin 1772, publié dans les Mémoires de l’Académie. Classe de Philosophie Spéculative, 1780. ↵